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  • : espace-relaxation-wakanda
  • : Pour le bien-être, la santé, la vitalité et l'écologie... De la relaxation à la méditation, du corps à l'esprit... Entrer en harmonie avec soi et son environnement, s'établir dans la paix et la joie intérieures, cultiver et manger bio...
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Si, malgré ma vigilance, une image de ce blog n'était pas libre de droit, je m'engage à la retirer dès que j'en recevrai la demande, avec mes excuses et mes remerciements pour en avoir disposé jusque là.

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TRADUCTION/TRANSLATION

ESPACE RELAXATION WAKANDA

  Dans les Alpes de Haute Provence, entre Manosque et Sisteron

Cours relaxation

libérer les tensions musculaires et psychiques, stimuler l'énergie vitale

Préparation aux examens

gérer le stress, renforcer attention, concentration, mémorisation, confiance en soi...

Aide aux enseignants

techniques spécifiques pour l'enseignant confronté à la complexité de son métier et aux tensions omniprésentes dans les établissements scolaires.

Aide aux enfants et adolescents en difficultés scolaires développer attention et concentration par l'accès à un état psychomoteur apaisé et réceptif.

 

  • Stage 1

Tout pour le bien-être, la santé, la vitalité

Apprentissage et intégration de techniques de relaxation (allongé, assis, debout, en mouvement)

Echanges pour clarification, décodage et appropriation effective

Techniques étirement, assouplissement,

Auto-massages 

Regard sur alimentation et sommeil,

interactions avec l'environnement

  • Stage 2 

De la relaxation à la méditation,

du corps à l'esprit...

Trouver en Soi un espace de plénitude, de paix, de joie indépendamment du vécu

Passer de la réparation des blessures, traumatismes, mémoires de tristesse, de peur à

la guérison en ré-alignant toutes les composantes de soi-même dans l'être intérieur.

 

 
 

 

La Relaxation

 

Conditions préalables

  • Une pièce calme, dans la demi obscurité, une température moyenne 

  • Des vêtements lâches, ni trop chauds ni trop légers 

  • Soit en position assise (fauteuil confortable, nuque bien calée et bras reposant sur les accoudoirs)

  • Soit en position allongée, la tête un peu soutenue et une légère couverture sur le corps.

Le patient a les paupières fermées, il est immobile et se concentre sur ses sensations.

Contre-indications

  • Sujet réfractaire au relâchement par une volonté toujours tendue 

  • Sujet trop inconscient et ne pouvant participer à l’écoute de ses sensations et pensées 

  • Pathologies sévères (schizophrénie, troubles cardiaques graves, psychose paranoïaque)

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4 décembre 2011 7 04 /12 /décembre /2011 14:27

Les marcheurs de l'arc en ciel d'Atawallpa Ovieda traduit par Kathy Dauthuille 

Les marcheurs de l'arc-en-ciel", les mythes du développement »

de Atawallpa Oviedo
Spiritualité
Éditions Ambre 2008

 

Livre traduit par Cathy Dauthuille : voir son site : http://kathy.dauthuille.free.fr/


« Dans les Andes, comme dans le monde entier, des Ordres Secrets ont existé pour conserver la connaissance initiatique. L'un de ces Ordres était celui des Wakakué ; ces derniers connaissaient les secrets de la transmutation et ceux de la connaissance supérieure au travers de l'énergie vibratoire et de la lumière. Les conquistadors et particulièrement l'église catholique persécutèrent et exterminèrent prêtres et hommes de sagesse d’Amérique. Sachant que tout ceci arriverait, les Wakakué et d’autres sages, ont gardé leur connaissance dans le ventre de la terre et dans le cœur du soleil, pour qu'après 500 ans, elle puisse s'activer et se réveiller à nouveau.

Atawallpa M. Oviedo, après une expérience vibrante et très particulière avec l'ayawaska, est entré en relation avec des forces, énergies et consciences lumineuses qui l’ont guidé ensuite pendant sept ans, à travers différentes expériences de vie, de rencontres, de rêves, de transes, où quelques secrets lui furent révélés. Aujourd'hui, il partage son expérience et ses savoirs avec ceux qui sont prêts à poursuivre la route jusqu'aux origines et qui désirent continuer à découvrir davantage les mystères du Chemin de l'Arc-en-Ciel ; c'est ainsi que s’appelle le chemin d’union entre le Père Soleil et la Mère Terre, chemin d'harmonie entre la lumière et l’obscurité.

 

Le site d'Attawalpa Oviedo

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3 décembre 2011 6 03 /12 /décembre /2011 23:29

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Ce texte est extrait du livre Le Seul Désir : dans la nudité des tantra, par Éric Baret, Éditions Trait d'Union, Montréal, février 2002, ISBN2-922572-84-6.

 

Vous dites qu’il n’y a rien à faire avec ce qui est là – émotion, tension… – et que ça va se résorber. Cela signifie-t-il qu’il ne doit finalement pas y avoir de tension ? N’est-ce pas contradictoire ?

Lorsque vous sentez une tension, vous n’avez pas le choix. Quand vous vous mordez la langue, vous ne pouvez pas revenir en arrière, sentir la réaction dans toute la structure du visage, ou plus. Savoir s’il était justifié de se mordre la langue, si c’était une erreur, si vous méritiez de vous mordre, est un questionnement qui a son intérêt, mais il vaut pour les gens qui n’ont pas mal à la langue.

Avec la douleur, vous n’avez pas le temps de réfléchir au pourquoi. Vous restez avec la sensation de la langue… Que se passe-t-il ? La langue mordue n’est pas quelque chose de statique ; c’est une vibration, une masse électrique, des éclairs qui jaillissent dans tous les sens… Votre système physiologique est fait de telle manière que vous n’avez rien à faire pour ressentir cette réaction. Vous n’avez pas à vous concentrer sur la langue pour sentir ce qui s’y passe.

Vous remarquez également que, lorsque vous vous mordez la langue, le goût des aliments dans la bouche, la musique que vous écoutez, le film que vous regardez perdent pendant quelques instants de leur substance. Ils deviennent sensoriellement secondaires par rapport à votre sensation de la langue. Vous n’avez donc pas à choisir d’arrêter ceci ou d’arrêter cela. C’est la langue qui choisit, c’est la langue qui devient votre objet de contemplation, de ressenti.

La langue vibre, elle saigne, elle élance… Tout cela apparaît dans votre organisme. Il y a d’abord eu cet éclatement, cette sensation très forte. Par la nature même de votre organisme, de tout le système immunitaire, de la structure de la cellule, petit à petit le traumatisme va se réduire, le sang va s’arrêter de couler, la douleur va s’étaler dans le très grand espace du visage et, graduellement, se vider. Il n’y avait aucun choix, aucun dilemme, il n’y a eu aucune réflexion.

Quand on vous suggère d’écouter la situation, c’est de cela que l’on parle. Il n’y a de place ni pour un choix ni pour une volonté ; la langue elle-même, par sa propre qualité, va résoudre le problème. La situation qui paraît conflictuelle ne l’est que parce qu’on la voit coupée de son environnement. Vous laissez la situation, comme la langue, devenir sensible, et l’élément conflictuel va également disparaître. Il va rester ce qui est là : un événement qui peut amener un désordre physiologique dans votre organisme, mais qui sera ressenti sans conflit psychologique.

 

Dans un moment de disponibilité sensorielle, il n’y a pas de place pour un conflit psychologique. Mais généralement, quand on se mord la langue ou quand un conflit apparaît dans la vie, on recouvre la sensation de douleur de la langue, la sensation propre du conflit, par un imaginaire, c’est-à-dire par une réflexion sur le pourquoi et le comment. Ce que nous suggérons ici, c’est de se rendre compte de ce mécanisme qui existe en nous. Par la magie des choses, quand on se rend compte profondément de quelque chose, la chose cesse sans qu’on le veuille. Quand vous constatez que ce que vous preniez pour un serpent est une corde, vous n’avez aucun effort à faire pour ne plus croire que c’est un serpent. La vision de la corde dissout le serpent. Vous ne voyez pas la corde pour supprimer le serpent, mais, du fait que vous avez laissé la vision de ce qui était là s’imposer en vous, l’élément imaginaire a magiquement disparu.

Tout élément problématique disparaît de la même manière. Il n’y a aucune activité là-dedans ; ce n’est pas quelque chose que vous faites, c’est quelque chose que vous enregistrez. Vous enregistrez le fait que vous êtes disponible à un conflit et que ce conflit se résorbe.Vous enregistrez le fait que vous résistez à un conflit et qu’il demeure en tant que conflit.
Vous n’avez aucun choix. Plus vous vous en rendez compte, plus vous constatez que vous laissez les conflits être de plus en plus libres en vous et que vous les percevez de moins en moins comme conflictuels. Il y aura toujours des événements qui vous sembleront plus ou moins harmonieux, mais cette apparente disharmonie ne vous fera pas quitter le ressenti de l’harmonie.

 

Découvrir Eric Baret ?

Visitez le site : http://www.bhairava.ws/eric.html

 

Sans études ni culture, Éric Baret ne possède aucune compétence particulière. Ayant été touché par la tradition non duelle à travers l'enseignement de Jean Klein, il propose de se mettre à l'écoute, sans but d'aucun profit. Rien à enseigner, pas d'enseignant.

Des rencontres pour la joie de ne rien être.

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8 novembre 2011 2 08 /11 /novembre /2011 00:39

 

 

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Si vous cherchez de nouvelles propositions d’explication des lois de l’Univers, voilà un site à découvrir : http://www.hatem.com/hyperscfr.htm

Au sommaire :

 

I - Ce qu'HYPERSCIENCE veut dire

 

II - D'où vient l'HYPERSCIENCE

 

III - Les grandes questions auxquelles L'HYPERSCIENCE peut répondre :

 

Qu'est-ce qu'une CAUSE

L'Epistémologie COGNITIVE indispensable pour sortir la Science de son impasse

Origine causale de l'Espace

Origine causale du Temps

Relation entre espace et temps

Origine de l'énergie universelle fondamentale

Comment l'énergie d'origine se subdivise en interactions multiples et pourquoi

Origine de la Gravitation

Origine de l'Energie Magnétique

Unification de la Gravitation et de l'Energie Magnétique (comprenant l'électricité)

Nature et origine de la Lumière
Unification avec les autres "forces"

Equivalence de l'énergie et de l'esprit

Comment l'énergie devient particule

Pourquoi onde, pourquoi particule

Naissance de l'atome

Origine de la Loi de Conservation de la matière et de l'énergie

Origine de l'univers

Cause des rotations et des translations orbitales

Cause de la stabilité mécanique des systèmes planétaires et des systèmes atomiques

Unification de l'atomique et du macrocosmique

Origine de l'évolution

Nouvelle Physique des Fluides

Nouvelle Théorie de l'Evolution

Origine de la vie

Origine de la conscience

Fondements de la Logique

Nouvelle PSYCHOLOGIE fondée sur l'Hyperscience (on se demande d'ailleurs comment on a pu faire de la Psychologie avant que soient connues l'origine et la nature de l'esprit).

SOCIO-THERAPIE : les nouvelles clés de l'Hyperscience pour guérir notre civilisation de ses "socioses" (drogues, sectes, pollution, chômage, morale, racismes etc.).

 

ACADEMIE DE LA ROZEILLE

L’Académie de la Rozeille a été fondée en 1976 à l’initiative de

 

Léon Raoul Hatem, auteur de travaux sur la Dégravitation ainsi que sur l’origine de l’atome et de l’univers (déposés à l’Académie des Sciences en 1955), auteur de « Et l’Univers Fut »,

 

ainsi que de Frank Hatem, Docteur en Ontologie, auteur de livres sur l’origine et la nature de l’énergie et de l’espace-temps, la Psychologie et l’Epistémologie (philosophie des sciences).

 

Elle organise et participe à des conférences, séminaires, cours, colloques, en région parisienne mais aussi ailleurs en France comme à l’étranger, en s'attachant à la nécessité pour ces sciences difficiles d'être à la portée de tous, sans mathématiques notamment, même pour ceux qui n'ont jamais étudié la Physique. Les adhérents reçoivent chaque mois des documents inédits est peuvent s'inscrire à des COURS PAR CORRESPONDANCE de Métaphysique et d'Ontologie.

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4 novembre 2011 5 04 /11 /novembre /2011 02:20

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Contrairement au titre, qui peut paraître prétentieux, ce livre offre un aphorisme ou une citation, suivie d'un commentaire pour chaque jour de l'année, le tout dans une touchante simplicité .

 

L'acceptation: Nous sommes la scène ainsi que les acteurs.

 

"L'une des grandes contributions de la psychologie a été de nous aider tous à comprendre comment nous revivons le film de nos blessures et de nos affections avec d'autres personnes que celles qui nous ont blessés ou marqués à l'origine. Ce phénomène est aussi appelé "projection" ou "transfert". Essentiellement, nous rejouons sans arrêt ce qui a été dit ou fait et ce qui n'a pas été dit ni fait jusqu'à ce que nous ayons résolu la situation. On parle alors de guérison, de renoncement, de lâcher prise, voire de pardon.


Se faire crier après puis s'en prendre à un chien est un stéréotype de ce phénomène. Or, le plus souvent, c'est l'amour bafoué que l'on rejoue. Par exemple, quand j'étais jeune, on rejetait froidement mes sentiments les plus sincères. Quand je montrais ma peine, mes parents pensaient que je voulais de la sorte faire fléchir leur fermeté. Ils me tournaient alors le dos, comme si je cherchais à les manipuler en exprimant ma peine.


De puis cette expérience, je suis resté sensible à la peine de mes proches. Pourtant je me cantonne parfois à un point de vue, me coupant ainsi des autres et rejouant le rôle de mes parents aussi bien que le mien. C'est pour le moins humiliant et dérangeant.


Comme la maladie qui doit suivre son cours, tous les intervenants de nos drames intérieurs doivent avoir droit au chapitre avant de nous laisser en paix. En tâchant inlassablement d'obtenir auprès de ceux qui ne connaissent pas notre drame ce que nous n'avons jamais pu avoir, nous maintenons la blessure vivante puisque nous rejouons ce drame avec eux. Du moins jusqu'à ce que nous comprenions humblement notre côté blessant. C'est le premier pas vers le pardon.


Je me suis surpris à faire aux autres ce que l'on m'avait fait mais sans être aussi dur ni cruel. Cela m'a suffi pour m'apercevoir combien il est facile d'être cruel quand on a peur, combien il est difficile d'accepter que l'on est tous capables de choses terribles, et combien il est édifiant de voir la véritable bienveillance en acceptant cette réalité."

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Le livre de l'eveil

Mark Nepo

  • Essai | broché | La Maisnie-Tredaniel | septembre 2011
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28 octobre 2011 5 28 /10 /octobre /2011 16:28

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(…) Ceux qui sont, encore, en train de penser à leurs karmas, à leurs blessures, vous allez louper le train. Le train ne va pas vous attendre. Oubliez tout ce qui n'est pas l'instant présent. Cherchez le Royaume des Cieux, qui est maintenant, ici, tout de suite, dans l'instant, dans ce souffle et dans cette respiration. Tout le reste ne sont que des créations de votre ego qui va vous séduire, en vous disant que vous êtes un être spirituel parce que vous faites attention à ce que vous mangez, parce que vous faites attention à méditer aux bonnes heures, parce que vous connaissez vos vies passées ou que vous voulez traiter le mal, les entités, etc. Mais, tout ça, c'est de l'Illusion. Vous nourrissez les chimères de vos Illusions. (…)

 

Autres Dimensions   O.M. AÏVANHOV

26 octobre 2011

 

http://www.autresdimensions.com/article.php?produit=1244

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25 octobre 2011 2 25 /10 /octobre /2011 22:50

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Si vous voulez découvrir Jiddu Krishnamurti, sa  biographie détaillée, ses enseignements, sa bibliographie… je vous invite à visiter le site http://www.krishnamurti-france.org/

 

En attendant, voici l’article intitulé “Qui est Krishnamurti ?”

 

« Ami, ne vous préoccupez pas de savoir qui je suis, vous ne le saurez jamais. »
Krishnamurti - 7ème camp d’Ommen- 1928

 


Jiddu Krishnamurti (1895-1986) naquit en Inde et fut pris en charge à l’âge de treize ans par la Société théosophique, qui voyait en lui « l’Instructeur du monde » dont elle avait proclamé la venue. Très vite Krishnamurti apparut comme un penseur de grande envergure, intransigeant et inclassable, dont les causeries et les écrits ne relevaient d’aucune religion spécifique, n’appartenaient ni à l’Orient ni à l’Occident, mais s’adressaient au monde entier. Répudiant avec fermeté cette image messianique, il prononça à grand fracas en 1929 la dissolution de la vaste organisation nantie qui s’était constituée autour de sa personne ; il déclara alors que la vérité était « un pays sans chemin », dont l’accès ne passait par aucune religion, aucune philosophie ni aucune secte établies.

 

Tout le reste de sa vie, Krishnamurti rejeta obstinément le statut de gourou que certains voulaient lui faire endosser. Il ne cessa d’attirer un large public dans le monde entier, mais sans revendiquer la moindre autorité ni accepter aucun disciple, s’adressant toujours à ses auditeurs de personne à personne. A la base de son enseignement était la conviction que les mutations fondamentales de la société ne peuvent aboutir qu’au prix d’une transformation de la conscience individuelle. L’accent était mis sans relâche sur la nécessité de la connaissance de soi, et sur la compréhension des influences limitatives et séparatrices du conditionnement religieux et nationaliste. Krishnamurti insista toujours sur l’impérative nécessité de cette ouverture, de ce « vaste espace dans le cerveau où est une énergie inimaginable ». C’était là semble-t-il, la source de sa propre créativité, et aussi la clé de son impact charismatique sur un public des plus variés.

 

Krishnamurti poursuivit ses causeries dans le monde entier jusqu’à sa mort à l’âge de quatre-vingt-onze ans. Ses entretiens et dialogues, son journal et ses lettres ont été rassemblés en plus de soixante volumes.

Voir aussi la biographie détaillée

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24 octobre 2011 1 24 /10 /octobre /2011 15:50

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Dans la série des articles centrés sur la Méditation, mon intention est de présenter le plus grand nombre possible de points de vue, afin que chacun(e) puisse découvrir l’axe d’approche qui lui “colle à la peau et à l’esprit” !

J’avais prévu, entre autres, d’en consacrer au moins un au point de vue de Krishnamurti. Or, cet article existe déjà sur un blog http://www.corps-esprit.net/ dont j’apprécie la qualité des contenus et que je vous invite à visiter.

 

Voici donc cet article :

 

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Tout d'abord la méditation requiert de l'attention, c'est-à-dire que vous devez consacrer toute votre énergie à l'observation.

 

L'attention diffère de la concentration. La concentration est un effort réalisé par la pensée pour focaliser son énergie sur un sujet particulier(…). La concentration implique le contrôle de la pensée, en ne lui permettant pas de s'égarer mais en la maintenant fixée sur un certain sujet. Dans la concentration, il y a le contrôleur et ce qu'il contrôle. Ce qui veut dire que la pensée s'est divisée entre le contrôleur et le contrôlé. C'est un tour que la pensée se joue à elle-même. (…)

 

Dans l'attention, il n'y a pas de contrôleur. Peut-on vivre dans ce monde avec une famille et des responsabilités, sans le moindre contrôle? Voyez la beauté de cette question. Depuis des milliers d'années notre cerveau est entraîné à inhiber, à contrôler et maintenant il ne fonctionne jamais dans sa totalité. (…) La plupart des méditations importées d'Asie impliquent le contrôle; contrôler la pensée pour avoir l'esprit en paix. Le silence, la tranquillité et l'immobilité absolue de l'esprit, du cerveau sont nécessaires pour percevoir et réaliser cela. Quand y a-t-il attention? Évidemment pas avec l'effort!

 

Quand on fait un effort pour être attentif et que l'on essaie de transformer cette inattention en attention. Mais pour avoir une perception d'une façon immédiate et profonde, pour voir instantanément la fausseté de toutes les organisations religieuses afin d'être en dehors d'elles, pour voir instantanément que l'observateur est l'observé, on ne fait aucun effort.(...) Quand on regarde une montagne, de par sa majesté, nos sens sont pleinement actifs, on s'oublie donc soi-même. Quand on regarde le mouvement de la mer ou le ciel orné d'une fragile lune, quand on est entièrement conscient avec tous nos sens, il y a là une attention complète et en elle n'existe aucun centre. Ce qui signifie que l'attention est le silence total du cerveau.(…)

 

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Le silence (de la méditation) est l'action de tout le cerveau avec tous les sens en activité. C'est la liberté qui engendre le silence total de l'esprit. Ce n'est qu'un tel esprit, un tel esprit-cerveau qui est totalement tranquille, non pas de cette tranquillité née de l'effort, de la détermination, du désir ou d'un mobile. Cette tranquillité est la liberté de l'ordre qui est vertu, qui est rectitude du comportement. Seulement dans ce silence existe ce qui est sans nom, ce qui est intemporel. C'est la méditation."

 

Krishnamurti, Causeries de Saanen, 1981

 

Page originale : http://www.corps-esprit.net/article-krishnamurti-qu-est-ce-que-la-meditation-86826936.html

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18 octobre 2011 2 18 /10 /octobre /2011 17:46

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En essayant de vous engager sur le « terrain meuble » de la « spéculation hasardeuse », je cherchais à vous soumettre une réflexion qui est apparue au fil de notre entretien.
Je me disais que si nous étions tous des « éveillés », nous rechercherions peut-être à retomber dans ce que nous qualifions aujourd’hui d’illusion, et que nous appellerions alors illumination, avec la même attitude que celle qui nous amène à parler de l’éveil aujourd’hui.
L’humanité serait prise dans une sorte de mouvement perpétuelle, passant inlassablement de « l’un à l’autre ». Les astrophysiciens parlent de « l’Univers élastique », dans un mouvement d’expansion et de contraction, peut-être que nous n’y échappons pas non plus.
Mais je vous accorde que tout ceci n’est que spéculation hasardeuse…
Votre réponse rejoint pourtant cette vision avec l’idée des deux extrêmes en nous, le Ying et le Yang s’entrelaçant, contenus l’un dans l’autre et ne pouvant être complètement séparés.
Quel regard portez-vous aujourd’hui sur les notions de bien et de mal ?

  

Voilà une question bien délicate... Ce que j'ai expérimenté moi-même comme le mal absolu, n'a pas été le résultat d'une “mauvaise” conduite de ma part au sens moral du terme. Je suis persuadé que toutes les personnes victimes d'attaques de panique ne sont pas moins bonnes ni moins morales que les autres. Au contraire, aimerais-je dire, car ce qui les rend vulnérables à l'attaque de panique, c'est une adhésion insuffisante à elles-mêmes, c'est une trop grande propension à se détacher de soi, à donner la priorité aux attentes de l'autre, à n'exister qu'en transparence. Or, cette transparence, si elle peut conduire à l'éveil lorsqu'elle est assumée, devient angoissante lorsqu'elle est perçue dans sa nudité, parce qu’elle se révèle insuffisante pour masquer le vide sur lequel nous sommes tous construits.

 

Il y a pourtant bel et bien dans ces expériences un rapport avec le bien et le mal, seulement pas au sens moral, mais philosophique. Le Bien, au sens philosophique, c’est ce qui est, c'est l'Être; et le Mal, c’est le manque à être, ce qui est privé d’être: le non-Être. Seul le bien est substantiel; le mal n’est qu’un manque, un manque de bien. Saint Thomas le définissait comme “la privation d’un bien dû”. Ainsi, il n’y a pas de mal pour un être humain à ne pas avoir d’ailes, car celles-ci ne lui sont pas dues, mais il y a un mal s’il lui manque une jambe. Vu sous cet angle, le pire mal qui puisse m’arriver, c’est d’être privé de mon propre être. C’est bien sûr la mort, mais c’est aussi, dans un sens beaucoup plus subtil, être enfermé dans le non-être. Et telle est bien la condition de la conscience humaine enfermée dans l’ego, lequel n’est rien d'autre qu’une image virtuelle de soi, sans substance: du non-être. Généralement, on ne s’en rend pas compte, parce que l’intensité du monde qui nous entoure nous en protège, et se charge de remplir notre conscience d'un contenu substantiel, mais si brusquement, parce qu’on s’est peut-être trop détaché du désir, qui nous relie efficacement à ce monde extérieur protecteur, on réalise de quel vide nous sommes constitués, c’est l’angoisse totale, l’attaque de panique. Ou alors on a développé la force intérieure nécessaire pour l'accepter et se tenir en face de lui: on se retrouve alors libéré de l’épaisseur virtuelle dans laquelle nous enfermait l’ego, et on se fond dans l'être. Dès le moment où la réalité extérieure n'est plus là pour nous protéger contre le vide de l'ego, il n'y a que deux alternatives: soit on reste dans l'ego nu avec l'angoisse d'être privé de tout et réduit à néant, soit on le quitte et on devient un avec l'Être.

 

Sur le plan pratique, je pense que ces notions peuvent aussi avoir leur utilité. Un comportement moral, ce n'est pas un comportement régi par des préceptes, mais c'est un comportement spontanément tourné vers le bien. Les préceptes moraux font intervenir une conscience analysante qui ressemble tant à l'ego que ce n'en est qu'un de ses des multiples masques. Tant qu'on ne fait qu'appliquer des préceptes, on est dans le paraître, non dans l'être. Être spontanément bon, c'est être soi-même avec le plus d'intensité possible. Pour cela, il faut se libérer de toutes les peurs qui nous entravent et nous freinent, de toutes les attentes qui biaisent notre spontanéité. C'est un long travail de défrichement. Parvenir à laisser s'exprimer ce qu'on est au plus profond de soi avec une totale transparence et une totale intensité représente un idéal jamais atteint, mais auquel on peut tendre. Ce qui nous pousse à nous mal conduire, c'est tout ce qu'on refuse de soi, tout ce à quoi on aspire d'autre pour combler un manque. Mais lorsqu'on a débroussaillé, lorsqu'on a comblé ces manques, on touche un fond humain et universel qui est ce que les bouddhistes appellent la compassion inconditionnelle. Elle n'est pas le résultat de l'observance de règles, elle est le fruit d'un long cheminement qui conduit vers le centre de soi. Le centre réel et universel. Celui qui est tout simplement, au-delà du mirage de l'ego. L'autre soi, le mauvais, celui qui court après le mirage et qui écrase les autres pour se convaincre qu'il existe, n'est justement pas, il est simple aspiration à se remplir de l'être qui lui manque. On se trouve ici au point de jonction entre la morale pratique et la morale philosophique: dans la mesure où l'on est de l'être, on fait le bien, et dans la mesure ou l'on est du non-être, on fait le mal. Le mal, c'est voler de l'être qui nous manque pour s'en remplir, et c'est sans fin, car on ne fait ainsi qu'enfler un sentiment d'existence qui reste toujours illusoire. Au dépends des autres. Alors que donner ce qu'on est, c'est du vrai, et c'est le plus beau cadeau qu'on puisse faire.

 

Avez-vous peur de la mort ?

 

Non. C’est vraiment quelque chose qui me semble distinguer radicalement un “avant” d’un “après” l’éveil. J’ai certes pu après-coup perdre la lumière, errer dans des labyrinthes compliqués, me croire perdu, mais jamais plus je n’ai eu peur de la mort. Cette question ne se pose plus. Mis à part peut-être durant ces quelques terribles minutes que j’ai vécues à Darwin. Bien que je n’aie pas eu alors tant peur de la mort, que peur de mourir dans cet état. J'ai eu peur de me retrouver enfermé en moi pour l'éternité, ce qui m'apparaissait véritablement comme l'enfer. Mais hors ces quelques minutes d'un état pathologique, l’idée de mourir ne m’effraye pas — elle me semble tout simplement aussi inconcevable que l'idée que le monde puisse disparaître.

 

Pourtant notre monde pourrait bien disparaître un jour, qu'y a-t-il d’inconcevable à cela ?

 

Je me suis mal exprimé. J’entendais par “monde” le second terme du couple de contraires moi/monde. Avant l’éveil, “moi” me semblait irréductible au monde, car “moi”, c’était tout ce que j’étais, intégralement et exclusivement, alors que le monde, c’était tout ce que je n’étais pas. Et entre les deux, il n’y avait pas de compromis possible. Mon corps, qui faisait partie du monde, offrait un habitacle à ma conscience de sorte que celle-ci pût mener une existence indépendante. Mais je ne pouvais m’empêcher de penser que sitôt ce corps disparu, à ma mort, mon “moi” se fondrait dans le monde et y disparaîtrait — comme la vague dans l’océan. Et cela m'effrayait. Je ne voulais pas disparaître.

 

L’éveil a renversé tout cela: mon “moi” m’apparut alors pour ce qu’il était, un espace purement virtuel, sans réalité tangible. Car c’est là le paradoxe de la conscience humaine, que le “moi” soit à lui-même son propre vide, ce vide qui lui fait si peur, et contre lequel il se défend avec la ténacité du désespoir, en s'accrochant pathétiquement à tout ce qu’il croit être “lui”. Or, ce qu’il est, ce qui lui appartient en propre, lorsqu’on en fait l’inventaire, se résume à... rien du tout, du vent. Il n’a pas de réalité substantielle, il n’existe qu’à travers ce qui vient frapper sa conscience: les sensations, les émotions et les pensées qui le tirent de son propre vide et qui lui donnent l’impression d’exister. Lorsqu'on examine sérieusement le contenu de sa propre conscience, on y trouve bien des images, des sensations, des désirs, des aversions, des pensées, etc... mais nulle part on n’y trouve “moi”. “Moi” se retrouve à travers chaque sensation, chaque pensée, comme s’il la colorait de sa personne, mais lui-même, tout nu, n’existe pas. Lorsque j’ai envie de quelque chose, ce n’est pas moi qui manifeste mon existence, c’est seulement le désir de la chose qui se révèle. Et ainsi pour chaque contenu de conscience. En fin de compte, ce qu’on a si peur de perdre est quelque chose qui n’existe pas. Quelle ironie! Lorsque l’ego accepte enfin de se regarder en face, lorsqu’il fait table rase de toute l’agitation intérieure sur laquelle il s’appuie pour ne pas sombrer dans le vide, il se dissout littéralement dans le monde. Mais alors, ô miracle, il n'y disparaît pas; au contraire, tout devient “moi”. Chaque chose qui s’offre à mon regard, chaque pensée, chaque émotion: c’est “moi”. Mais un moi qui ne s’appartient plus, un moi qui s’offre, qui se fait transparent pour l’être et laisse celui-ci s’exprimer à travers soi. Ainsi, dès lors qu’on a réalisé que le “moi” n’existe pas, la peur de la mort devient sans objet, car on ne saurait avoir peur de perdre ce qui n’existe pas...

 

Merci Joaquim pour ce témoignage.
Ma dernière question sera donc un piège amical :
Si un génie vous offrait de faire un vœu, un seul. En vous interdisant de faire un vœu altruiste du genre « plus de guerre », « l’amour sur terre » etc.
Quel vœu feriez-vous pour vous-même ?

 

J’aimerais que la vie me ramène un jour à Bâle ou à Sion. Ce sont deux endroits où j’ai vécu plusieurs années, où je n’étais qu’un passant, mais où je me suis senti pourtant chez moi, vraiment chez moi, bien plus que là d’où je viens. Être heureux, là-bas, allait de soi. Je n’avais qu’à laisser mon esprit reposer sur la terre, et à respirer profondément: j'étais porté.
J'aimerais moi aussi vous remercier pour vos questions. Elles ont été comme une terre qui m'a elle aussi porté. Wink

Juillet-août 2005

http://www.cafe-eveil.org/

 

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18 octobre 2011 2 18 /10 /octobre /2011 17:37

 

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Vous dites que « l’éveil » n’est ni une erreur, ni une anomalie de la nature, et vous vous servez, pour en parler, d’un mouvement aussi naturel et inné que la marche à pied ; comment expliquer alors, que nous ne soyons pas tous des « éveillés »?

 

Ça viendra peut-être... N’oublions pas que l’homme vit sur terre depuis quelques millions d’années, mais qu’il n’est exilé hors du Paradis que depuis 10 à 12 mille ans. C’est tout récent. Avant que les êtres humains ne commencent à planter, à cultiver et à domestiquer, ils ignoraient ce qu’était posséder, ils n’avaient pas l’idée de dominer la Nature, ils étaient ses enfants. La rupture n’existe que depuis très peu de temps. On peut encore mesurer ce qu’étaient ces enfants de la Nature à travers les populations qui ont vécu en chasseurs-cueilleurs jusqu’à nos jours. Un très bel exemple nous en est donné par le fameux discours du chef indien Seattle, répondant à l’offre du Président des Etats-Unis voulant lui acheter sa terre. Ces hommes-là n’étaient coupés de rien, et n’avaient donc besoin d’être réconciliés avec rien. Ils étaient en harmonie avec le Tout. A partir du Néolithique, l’homme a commencé lentement à dominer la nature. Celle-ci est longtemps restée puissante, mais on peut dire qu’à partir d’un certain moment, au cours de la deuxième moitié du XXème siècle, l’homme a gagné son combat, il a vaincu la nature. Et il se retrouve bien seul, sans cet adversaire qui lui prêtait sa grandeur. Depuis lors, la nature apparaît comme quelque chose de fragile, quelque chose dont on doit prendre soin, quelque chose qui pourrait mourir si on n’y prend pas garde. Tout cela, c’est extrêmement récent, c’est notre génération. Tant que la nature était une référence forte, l’homme n’était pas seul, et même s’il luttait contre elle, pour lui arracher ses secrets et la plier à sa volonté, elle restait celle qui lui donnait son sens, il trouvait sa raison d'être dans son affrontement avec elle. Aujourd’hui, l’homme est seul. Seul avec lui-même. Enfermé en soi. Dans un monde dont il est le maître. Verrouillé dans son ego. Auparavant, même si les hommes étaient aussi prisonniers de l’ego, ils n’y étaient pas pareillement enfermés, la nature, même si c’était pour lutter contre elle, leur servait de mesure et prêtait à leur combat son insondable grandeur. Maintenant que la nature n’est plus qu’un parc de loisir, elle n’est plus cet adversaire qui nous oblige à grandir à travers lui. Nous n’avons plus comme adversaire que nous-mêmes. C’est pour cela, je pense, que l’éveil n’a jamais été un thème aussi actuel qu’aujourd’hui, aussi brûlant, aussi nécessaire, ni qu’autant de personnes ne l’ont jamais vécu. Je crois qu’il est tout près, à portée de main de chacun. Il suffit de trop souffrir d’être seul, de ne plus supporter cet enfermement en soi... et de se mettre en route. D’apprendre à marcher.


Cela dit, avoir connu une « première fois », c’est comme pour l’enfant avoir réussi une première fois à se tenir debout sur ses jambes. Toute sa perspective du monde s’en trouve bouleversée, et le sentiment enivrant d’être arrivé l’inonde. Mais il est encore loin du compte, loin de la marche. Il fera encore bien des chutes, souffrira de bien des frustrations et devra faire encore bien des efforts avant que la marche ne devienne pour lui ce mouvement qui nous semble si naturel.


Avez-vous déjà imaginé le visage de nos sociétés, si le lent processus de l'évolution nous conduisait tous vers cette réalisation?


Non... j’avoue n’y avoir jamais pensé. Je n’avais d’ailleurs jamais pensé non plus à ces autres réflexions que je viens de faire. Je me suis laissé aller à réfléchir tout haut. Et je me suis engagé sur un terrain meuble, car contrairement à ce dont je parlais auparavant, qui était du vécu dont je pouvais me porter garant, ces réflexions sont de pures spéculations. Elles me semblent vraisemblables, mais rien de plus. Quant à me lancer dans d’autres spéculations encore bien plus hasardeuses sur la forme que prendrait cet avenir, je crois que je vais m’abstenir. Wink


Mais je vais quand même faire un nouveau détour dans le vécu. Comme je l’ai dit, il m'a fallu longtemps pour comprendre que je n'avais rien à retirer de l'ascétisme, que la privation était quelque chose qui ne faisait que renforcer un travers de ma nature, et que je devais plutôt me mettre en tâche de cultiver mes désirs au lieu de les réfréner. La lente réappropriation de ma vie, qui a duré des années après l'“éveil”, a consisté en un patient apprivoisement du désir et du plaisir. Et lorsque j'ai failli à cette tâche, une terrible fois qui brûle encore ma mémoire, lors d'un voyage en Australie, au cours duquel, après avoir traversé du Sud au Nord ces immenses étendues à la limite de la survie, j'avais égaré ma propre vie, j'ai vécu une expérience d'enfermement comme je ne l'aurais jamais imaginé possible. Je me trouvais chez des amis, nous avions bu de l'alcool et fumé de la marijuana, et cela acheva de rompre les derniers fils qui me reliaient à la chair. Lorsque je cherchai, comme j’en avais l’habitude, à poser les yeux sur un objet qui m’entourait, pour me ressaisir sur sa réalité matérielle, pour éprouver en quelque sorte ma réalité sur la sienne, au lieu de sentir la présence de cet objet, celui-ci se déroba à ma prise, comme si plus rien n'existait au bout de mon regard, et je me sentis renvoyé à moi-même comme un boomerang, à un moi vide, clos, nu et froid. J'avais perdu le contact avec toute autre réalité hors de moi. Je fus pris de l’angoisse de celui à qui l’air pour respirer vient à manquer, et j’ai véritablement cru mourir. Peut-être pas mourir de la mort du corps, mais mourir quant à l’âme. Je m’étais toujours représenté l’enfer comme privation, mais je n’avais jamais pu imaginer, auparavant, privation si totale ni si essentielle. Dans cette abominable solitude, je crus me noyer en moi-même. J’ai lu deux semaines plus tard “Le Parfum” de Patrick Süskind, qui décrit une expérience semblable, et qui la résume dans cette formule laconique: “étouffer-en-et-par-soi-même” (cf. ICI). Combien peu conscient on est d’ordinaire de cet ombilic d’oxygène qui nous relie à l’atmosphère, mais combien moins on l’est encore de cet autre ombilic, qui assure, non pas la vie de notre corps, mais la réalité de notre être. J’avais, durant mon adolescence, bien souffert d’être enfermé en moi-même, coupé du monde, jusqu’à ce que me soit accordée l’expérience rédemptrice de la communion à l’Etre, mais jamais le sentiment de cette coupure n’avait été si radical que cette fois-ci. Adolescent, c’était plutôt un sentiment qui, même pénible, portait en lui le germe de la réconciliation, alors que cette fois-ci, c'était une rupture totale et, me semblait-il, définitive. L'étau se desserra pourtant au bout d'une heure, mais j'en restai ébranlé durant plusieurs semaines. Et je sais depuis lors que l’enfer existe, et que je le porte en moi.


Je vous ai dit tout-à-l’heure que l’éveil gît en chacun comme la promesse de sa propre métamorphose, mais je pense aussi que chacun porte en soi une prison infernale, dont il ne ressent pas la morsure glacée parce que la magnificence du monde extérieur l’en détourne et l’en protège. Mais la puissance de la nature, désormais vaincue par l'homme, est de moins en moins forte, et je crains bien qu'elle nous protège aussi de moins en moins efficacement contre nous-mêmes. Comme je l'ai dit, il semble que toujours plus de personnes se voient appelées à découvrir la félicité de la communion à l’être, mais je crains qu'il y en ait aussi toujours plus qui se trouvent piégées dans un enfermement en soi dont on n’imagine en général pas l’atrocité, même s'il ne dure que quelques instants. Il semble en effet que ces expériences d’angoisses, auxquelles on donne depuis les années 1980 le nom d’attaques de panique, se font plus fréquentes depuis quelques années, ou tout au moins, au même titre que l'éveil, qu'on en parle beaucoup plus. Ce sont l'une et l'autre des expériences qui surviennent lorsqu'on arpente la crête nue de la conscience de soi, lorsqu'on lâche les amarres qui nous incarnent dans la réalité matérielle du corps et du monde; et l'on bascule sur le versant “éveil” ou sur le versant “angoisse” selon que cette expérience est vécue sur un mode actif ou passif, selon qu’on plonge dans le vide ou qu'on subit la perte de tout.

 

(A suivre…)

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18 octobre 2011 2 18 /10 /octobre /2011 17:27

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  Entretien de Joaquim avec Oniris

 

 

Vous nous avez dit : « …Je n’aurais pas l’idée de prétendre que l’éveil m’habite depuis 25 ans. L’éveil est toujours là, il est l’éternité présente à portée de main. Mais il n’est jamais acquis, il est à réaliser, neuf, à chaque instant … »
Est-ce à dire qu’il existe un « chemin », qui offrirait une sorte « d’aller-retour » vers la réalisation ?

 

J’ai trouvé le Graal, mais comme Parsifal, je l’ai perdu. Dans le récit de Wolfram von Eschenbach, Parsifal dut quitter le château du Graal après sa première visite, et s'est vu condamner à errer durant des années avant de pouvoir en retrouver le chemin. Il en fut chassé parce qu’il avait prêté foi aux choses apprises, aux recommandations que sa mère lui avait faites, elle qui l'exhortait, s’il était invité quelque part, à se montrer réservé et à ne pas poser de questions importunes; et c’est justement cette retenue, coupable dans le château de la vie, qui s’avéra funeste pour le roi du Graal, car celui-ci ne pouvait être guéri de sa blessure que par les questions ingénues que poserait le visiteur.
Je m’étais débarrassé, à l’adolescence, de la foi délirante qu’on m’avait imposée et qui avait empoisonné mon enfance, et j’avais pris le risque d’être détruit à la fin du monde, annoncée pour l’année de mes 17 ans. J’étais libéré, mais je gardais de cette aliénation des blessures tenaces. Lorsqu’à 19 ans, j’ai reçu ma citoyenneté du ciel, je n’en ai pas pour autant obtenu ma citoyenneté de la terre. Si je me sentais en harmonie avec tout et avec chacun, par la parenté essentielle qui nous fait communier dans l’être, je demeurais coupé des autres, incapable de rencontrer mon prochain dans une relation d’enrichissement mutuel, incapable de croire, malgré ma soif ardente, que l'autre puisse accueillir ce que j’étais. J’avais devant moi une terre en friche, et ne savait comment y tracer des chemins. L’éveil ne m’était en cela d’aucun secours. Je ne me considérais d’ailleurs pas comme éveillé, car le handicap social qui paralysait toute ma vie relationnelle en apportait un démenti trop flagrant. Un Initié est un être supérieur, pensais-je, qui sait, qui voit, qui ne peut trébucher, et je n’était vraiment rien de tout cela.

Cette soif de l’autre, ainsi que le conditionnement que m’avait fait subir l'éducation religieuse dont je croyais m'être débarrassé, mais qui m’habitait pourtant encore à mon insu, sous la forme d’une certaine aspiration messianique à sauver l’humanité, firent de moi une proie facile pour un nouvel endoctrinement qui s'abattit sur moi, sans que je m’en aperçoive, au sein du groupe anthroposophique dont j’ai parlé. L’anthroposophie est une doctrine assez élaborée, très satisfaisante pour un esprit épris d’harmonie entre l’homme et la nature; et surtout elle bénéficiait de ma confiance sans bornes, car je la croyais à l’origine de la grâce qui m’avait touché, et j’attendais donc naturellement d’elle qu’elle me conduise aussi sur le chemin qui me restait à parcourir pour faire véritablement mon entrée sur la terre. Si bien que lorsque je fus placé, à la suite de vicissitudes qu’il serait trop long de raconter, devant le choix d’abandonner le groupe ou de renoncer à mon indépendance intérieure, je sacrifiai cette dernière. Je commis là un péché contre moi-même qui me condamna à traverser les deux années suivantes de ma vie comme un zombie. Je n’avais plus aucun socle intérieur sur quoi m’appuyer, je n’étais plus qu’une coquille vide. J’avais renoncé à mes intérêts “personnels”, en pensant que ce sacrifice me rapprocherait de l’autre, et ne mesurai que plus tard tout le pathétique de mon geste, car c’aurait été au contraire une meilleure prise en compte de ma nature personnelle, de mon être de chair et de désirs, qui aurait pu me conduire vers l’autre. J’avais accompli ce renoncement fou, et ma nature terrestre se tut pour de bon: plus un seul désir n’agitait mon âme, et j’étais là en rade, attendant stoïquement la survenue d’une brise improbable. Je me souviens du jour, dans une certaine rue, où j’ai à nouveau pour la première fois eu cette impression toute simple d’être là, dans mon corps et dans la rue, de ne plus être une simple enveloppe vide, mais un être de chair et de sang, avec un cœur palpitant à l’intérieur. Cela n’a duré que quelques minutes, suffisantes pourtant pour qu’une petite lampe brille à nouveau dans ma nuit, et me guide vers la sortie. Je me suis accroché dès lors à chaque désir, comme à une branche qui me maintiendrait la tête hors de l’eau. Ce chemin d’incarnation m’a pris plusieurs années, et m’a conduit sur la voie du cœur, la voie de l’autre, la voie de la chair.


Lorsque j’ai pour la seconde fois pénétré dans le château de Graal, j’ai osé cette fois-ci m’y inviter avec tout ce que j’étais, j’ai regardé autour de moi, et j’ai nommé ce que je voyais. Je l’ai même fait matériellement, à travers un texte qui s’est imposé à moi, où je décrivis le chemin du château tel qu’il m’apparaissait. C’était au début 1987, je venais d’avoir 29 ans. En écrivant ce texte (dont j'ai mis une partie en ligne sous le titre “Essai sur l'essence divine du moi”), je me sentais pour la première fois totalement habité intérieurement en même temps que parfaitement incarné. Il n’y eût pas un moment particulier où je retrouvai la lumière de l’éveil — en fait, je ne l’avais pas réellement perdue, mais je ne la voyais plus, car j’avais perdu le paysage qu’elle devait éclairer — mais il y eût un moment où je pus dire: voilà, je suis arrivé, maintenant je peux mourir. Je sais que cela fait emphatique, mais c’est ce que j'ai ressenti. Je ne voyais pas ce que j’aurais encore pu faire sur cette terre, non que je fusse malheureux, au contraire j’étais parfaitement heureux, mais je ne pouvais imaginer un “après”. J’étais arrivé au sommet, et je ne voyais pas vers où monter encore. La vie s'est heureusement chargée de me montrer ce qui s’étendait encore au-delà de ma colline... et je dus en redescendre.
Je vous ai raconté cette tranche de vie pour vous donner à voir que tout n'est pas réglé aussitôt qu'on a connu l'éveil. L’éveil est toujours là, dans l'éternité, mais on n'a jamais fini de l'incarner dans la chair. Il n'est pas quelque chose qui viendrait corriger une erreur de la Nature. Il n'est pas non plus une anomalie de la Nature. Il est la contrepartie exacte du paradoxe de la conscience humaine. Celle-ci se construit comme un monde subjectif qui contiendrait tout, et qui pourtant n’est, littéralement, rien; à travers l’éveil, elle se découvre être “tout” au moment-même où elle reconnaît la réalité de sa nature, c’est-à-dire n’être “rien”. C’est pourquoi lorsque l’éveil paraît, la conscience subjective enfermée en elle-même disparaît. Cela, c’est la description du phénomène au niveau ontologique, au niveau de la racine du sentiment d’identité, au niveau de ce qu’est la conscience dans sa nature, indépendamment des contenus qui l’habitent.


Après l’éveil, la conscience subjective enfermée disparaît, mais le substrat organique qui la porte, ainsi que les schémas qui la gouvernent, demeurent pratiquement inchangés. De telle sorte que si la conscience est transformée dans sa nature par l’éveil, les contenus qui l’habitent restent, eux, de même nature que ceux qui l’ont toujours habitée. Et ces contenus sont fait comme par le passé de désir et d’aversion, de joie et de douleur. Ce qui est nouveau, c’est que le sujet a la possibilité de ne plus s’identifier à eux. De les laisser vivre en lui sans s’y attacher. Mais cela ne se fait pas de manière statique. Il faut se laisser emporter. Car vivre un contenu de conscience, c’est se laisser emporter par lui. Refuser de le faire, ce serait vivre un autre contenu de conscience, celui constitué par le refus de se laisser emporter. Ce qui serait toujours être dans un contenu de conscience. Vivre l’éveil, c’est vivre le décollement par rapport à soi-même et à ses contenus de conscience. Mais pour cela, il faut y avoir adhéré. On ne peut pas se décoller que quelque chose à quoi on n’adhère pas. L’éveil, ce n’est pas un état, c’est un geste. C’est peut-être bien un état vu sous l’angle de l’éternité, mais pour ce qui est de l’individu incarné, c’est un geste qu’il doit perpétuellement accomplir. Il doit perpétuellement se décoller par rapport aux contenus de sa conscience. Il ne peut pas le faire une fois pour toutes, car dans ce cas, le décollement en question serait lui-même le contenu de sa conscience, et il y adhérerait sans même s’en rendre compte. Ce serait une complaisance dans le détachement. Prétendre ne plus pouvoir être sujet à l’illusion me semble une terrible illusion. Ce n’est pas cela l’éveil. L’éveil, c’est être toujours actif, c’est plonger perpétuellement à travers les contenus de la conscience auxquels on adhère, pour déboucher sur la nature éternelle qu’ils masquent. Cette activité ne se fait pas dans la douleur ou dans l’effort, mais dans la sérénité. Comme un coeur qui bat, comme une respiration. Des «allers-retours» sans fin. J’aime beaucoup l’image que Merleau-Ponty donne de la marche comme d’un mouvement harmonieux fait d’une succession de chutes perpétuellement rattrapées. Sans prise de risque, sans oser mettre son corps en déséquilibre en plaçant son centre de gravité au-delà d’une des jambes, confiant que ce mouvement entraînera l’autre à récupérer le mouvement et à le poursuivre, il n’y aurait pas de marche. Ni d’équilibre. Avec l’éveil, c’est pareil. Il faut oser s’abandonner sans retenue aux contenus de sa conscience, et aussitôt se décoller d’eux pour voir au-delà de l’illusion qu’ils présentent. Si on ne veut faire que voir au-delà, sans s’abandonner à eux (c’est-à-dire sans être réellement touché par tout ce qui vient, tout ce qui déclenche notre joie, notre tristesse, notre colère, etc.), on se livre à un simulacre, on joue au détachement, tout en adhérant malgré soi à un contenu, celui du désir de n’adhérer à rien. La conscience ne peut pas être vide de contenu, tant qu’elle est en vie. On ne peut pas détruire l’illusion, on ne peut que s’en détacher. Sans fin. En acceptant sans réserve ce qui se présente, et en le lâchant aussitôt. Ces deux mouvements peuvent être pratiquement simultanés, mais ils doivent être présents tous les deux. Une prise de risque et un lâcher prise. C’est cela aussi qui garantit la fraîcheur de l’éveil. Car chaque fois qu’on se décolle de soi, on se redécouvre, et on redécouvre le monde. Dans un émerveillement perpétuel.


(A suivre…)

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